Barrage de Lom Pangar : Cap sur l’enlèvement de la biomasse

Publié le par Bernard Bangda

Quelques images de l'enlèvement de la biomasse à Lom Pangar
Quelques images de l'enlèvement de la biomasse à Lom PangarQuelques images de l'enlèvement de la biomasse à Lom Pangar

Quelques images de l'enlèvement de la biomasse à Lom Pangar

Toujours sous le prisme de la mise en eau partielle de septembre 2015, des activités pour la protection et la préservation de l’environnement sont entreprises.

A ce jour, soutiennent les experts de la question à Edc, « les travaux relatifs à l’enlèvement de la biomasse dans la zone de la future retenue de Lom Pangar (540 km² soit 54.000 ha, ndlr) ont démarré avec le déploiement sur le terrain des trois entreprises retenues (PTE, Land service et DPE/TAMSO) depuis le 09 avril 2015 suite aux ordres de service émis deux jours avant ». Selon Simon Thierry Mvogo, l’un des experts Forêt du projet Lom Pangar rencontré sur place, « nous avons opté pour l’enlèvement de la biomasse sur 250 ha en rive gauche et 260 ha en rive droite pour des raisons de sécurisation des installations du barrage, de construction d’un débarcadère et de facilitation des activités de pêche par les populations riveraines. A ce jour, l’abattage est achevé à 100%. Les bois enlevés sont de deux ordres : une partie commercialisée est gérée par le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) et l’autre non commercialisée est mise à la disposition des communes et groupes communautaires pour une valorisation locale. » Pour la récupération du bois, le Minfof a attribué 08 ventes de coupe à la Société forestière industrielle de la Doumé (Sfid).

L’une des difficultés qui pourraient plomber les relations entre les responsables du projet Lom Pangar et certaines personnes et entreprises reste l’occupation de la zone de retenue par celles-ci. Notamment dans le cadre des activités minières, agropastorales et piscicoles. Et à quelques jours de la mise en eau partielle, l’inquiétude règne par rapport à la poursuite « sereine » de ces activités. Mais à Edc, où l’on considère que « la réussite de la réalisation d’un projet est fonction de la capacité des responsables à résoudre tous les problèmes qui se posent », la direction générale a déjà pris les devants. « Nous avons saisi les autorités administratives et traditionnelles locales pour qu’elles procèdent à la sensibilisation des occupants », souligne une source interne au projet. La même révèle que « nous allons organiser dans les tous prochains jours une campagne de sensibilisation en langues locales dans les radios locales. Dans une sorte de compte-à-rebours d’un mois, nous allons axée cette communication autour des mesures de sécurité à observer avant la mise en eau partielle afin que cette étape ne soit ni source de conflit ni d’accidents qu’on aurait pu éviter. »

En bref…

Le projet hydroélectrique de Lom Pangar vise l’augmentation de la capacité de production d’électricité et la réduction des fluctuations saisonnières de débit du fleuve Sanaga, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’électricité au Cameroun. Sa mise en service permettra de porter le débit de la Sanaga de 640 à près de 1.040 m3/s de façon à saturer le débit des ouvrages de production d’électricité existant sur le fleuve. D’une capacité de retenue de 6 milliards de m d’eau, c’est le plus grand barrage-réservoir jamais réalisé au Cameroun. Ce projet consiste en la construction d’un barrage de retenue, d’une centrale hydroélectrique au pied du barrage d’une capacité de 30MW et de 105 km de ligne électrique de transport de 90 KV d’énergie pour l’électrification de la région de l’Est, ainsi que de la mise en œuvre d’un ensemble de mesures environnementales et sociales, dont la réalisation de plusieurs infrastructures communautaires au bénéfice des populations. Le Projet Lom Pangar est financé par le Gouvernement camerounais, la Banque Mondiale, l’Agence française de développement (Afd), la BEI, la BAD et la BDEAC.

Sa mise en eau partielle en septembre 2015 vise le remplissage de près de la moitié du réservoir soit 3 milliards de m3 d’eau qui, mis à contribution, participeront à la réduction des délestages au Cameroun. Une bonne nouvelle donc pour les populations des grandes villes autour de la Sanaga qui, dès janvier 2016, ne parleront plus du déficit énergétique qu’au passé.

Bernard Bangda, à Lom Pangar

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