Commune de Mbotoro : La rumeur prend en otage l’actuel maire

Publié le par Bernard Bangda

Commune de Mbotoro : La rumeur prend en otage l’actuel maire

Son prédécesseur Nicolas Ndoké est enlevé le 6 octobre 2016 à quelques encablures de Toktoyo alors qu’il se trouvait à Bafoussam.

C’est un Lévy Abbah calme que le reporter de « Le Quotidien de l’Economie (LQE) » joint au téléphone ce dimanche 9 octobre 2016 en début de matinée pour vérifier l’information sur son enlèvement la veille. « Il ne s’agit pas de moi mais de mon prédécesseur », avance le maire de la commune de Mbotoro dont le chef-lieu est Ouli dans la Kadéy, région de l’Est. Sur les circonstances de cet enlèvement, des sources administratives et sécuritaires locales confirment les propos du maire : « M. Ndoké a été enlevé en fin d’après-midi du jeudi 6 octobre 2016, à environ trois kilomètres de Ouli, alors qu’il revenait de Toktoyo, un village du Cameroun plus proche de la frontière du Cameroun avec la République centrafricaine (RCA). » Les mêmes sources déclarent que « l’ancien revenait d’une promenade et s’est fait cueillir alors qu’il roulait seul sur sa moto ». Aussitôt pris, Nicolas Ndoké est embarqué pour les forêts environnantes, en territoire centrafricain, par ses ravisseurs dont l’identité, jusqu’à ce que nous allions sous presse, n’était pas encore connue. « Tout ce que nous avons eu comme information est la demande d’une rançon élevée à 1,5 millions FCFA », soutiennent nos sources. Qui révèlent qu’« ils [les ravisseurs] ont ramené ce montant à un million de FCFA sans qu’on ne sache pourquoi ». Seulement, le montant, « dérisoire », de la rançon démontre que le groupe qui a pris en otage l’ancien maire de Mbotoro « est en train de se construire et pourrait être composé de dissidents d’autres groupes armés qui sèment la terreur à nos frontières ». « Il peut arriver que ces ravisseurs ne connaissaient même pas celui qu’ils enlevaient. Cela peut expliquer leurs atermoiements autour de la rançon exigée », explique une source sécuritaire très au fait des tractations entre ravisseurs et familles des otages voire autorités camerounaises. Informées, ces dernières ont entrepris de rechercher ce groupe armé à travers l’unité du bataillon d’intervention rapide (BIR) de Ketté, chef-lieu de l’arrondissement éponyme, voisin de celui dans lequel l’ancien édile a été enlevé. Des recherches qui restent jusqu’alors infructueuses.

Triangle des Bermudes

La petite localité de Toktoyo fait une fois de plus parler d’elle. On se souvient que c’est dans ce village d’environ 300 habitants qu’en août 2013, l’officier de police priciapl Ngando Dallé avait été assassiné par des éléments d’un groupe armé qui selon des sources policières, « ne s’exprimaient qu’en arabe ». D’où les soupçons sur des membres de l’une des multiples factions de la rébellion Séléka qui avait pris le pouvoir par les armes en Rca le 24 mars 2013. Et le fait qu’« aucun d’entre eux n’étaient en tenue militaire et n’a jamais été aperçu à Toktoyo » poussait des villageois à conclure aux éléments du groupe d’Abdoulaye Miskine qui avaient déjà frappé à Kentzou, toujours dans la Kadéy, où ils avaient pris un gardien de la paix principal en otage. Pour y arriver, ils avaient mis à sac la ville et tenu en respect tous les hommes en tenue qu’ils avaient maintenus dans leurs domiciles le temps de leur opération de sauvetage. Gbitti, toujours dans l’arrondissement de Ketté, forme ce que l’on pourrait appeler « le troisième sommet du Triangle des Bermudes, avec Toktoyo et Kentzou ». Là-bas, en novembre 2013, en plein jour, des éléments d’un groupe armé dont les activités étaient bien connues des autorités camerounaises avaient envahi le village. Aux actes de violences s’étaient ajoutés des pillages à grande échelle. La réaction des autorités camerounaises n’avaient pas tardé mais elle n’avait pas évité les dégâts causés par cette autre bande armée centrafricaine.

Bernard Bangda

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