Baba Bambati, Coordonnateur du site pilote de Wassandé

Publié le par Bernard Bangda

Baba Bambati, Coordonnateur du site pilote de Wassandé

« Le Paija vise l’émergence des pôles de développement agricole là où la terre et l’environnement s’y prêtent »

Dix ans après sa mise en œuvre à Wassandé, peut-on dire que le Paija a impacté la vie des bénéficiaires ?

Pour évaluer ce programme, il faut se référer à son principe fondateur qui est l’appui à l’installation des jeunes agriculteurs en vue de l’augmentation significative de la production, tout en concourant à la réduction du chômage en milieu jeune et en contribuant au rajeunissement et à la modernisation des exploitations agricoles en les insérant dans un tissu socio-économique porteur tant en termes de services rendus que de débouchés pour les produits et favoriser l’émergence de pôles de développement agricole dans des zones présentant un fort potentiel de production. Vu sous cet angle, et au regard des indicateurs (109 jeunes toujours présents, une quarantaine autonome, diversification des cultures et extension des superficies cultivées, stabilisation des prix sur les marchés, etc), nous ne pouvons qu’être satisfaits du bilan dix ans après bien que tout n’a pas toujours été rose dans notre sillage.

Justement, ces derniers temps, le Paija a fait l’objet de plaintes de certains jeunes bénéficiaires qui estiment que le Coordonnateur, donc vous, fait main basse sur leurs frais de subsistance. Que répondez-vous à cela ?

Nous ne pouvons occulter que des retards sont observés dans la mise à disposition de ces fonds qui sont des deniers publics qui respectent les procédures de décaissements prescrites par la gestion des finances publiques. On ne peut donc pas attribuer ces retards au seul Coordonnateur, même pas à l’Etat. Tous, nous subissons ces retards qui, je l’avoue, impactent également la mise à disposition des matériels et intrants qui font l’objet de passation de marchés publics. C’est une réalité dont on tient compte et qui ne doit pas être confondue à des manœuvres dolosives ayant pour objectif la distraction des fonds du Paija. D’ailleurs, on ne peut pas avoir de tels résultats en manipulant les deniers publics à des fins personnelles. Nous considérons ces accusations comme celles de jeunes qui refusent de s’adapter à nos conditions et préfèrent faire de la diversion.

Des informations font état de jeunes qui vendent leurs intrants et d’autres qui font de la spéculation sur leurs productions. Qu’en est-il exactement ?

Nous avons également appris cela et nous sommes en train de mener des investigations pour vérifier ces informations. Cela va prendre du temps mais nous allons finir par prendre ceux qui s’adonnent à ces activités qui ternissent l’image du Paija. Même si nous n’encourageons pas les démissions pour d’autres horizons, il aurait été plus courageux et honnête de leur part de quitter le programme au lieu de se livrer à de pareilles activités. Ces informations nous désolent d’autant que des efforts sont réalisés dans la sécurisation des productions avec la construction de magasins de stockage afin de réduire les pertes dues à l’humidité dont le taux est très élevé à Wassandé. Nous sommes également conscients de la difficulté que ces jeunes ont dans la commercialisation de leurs productions mais cela ne les exonère pas de l’exigence d’honnêteté et de gratitude envers le Paija.

Propos recueillis par Bernard Bangda

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